5/15/2011

Manifestation a Maroun Al Rass

BINT JBEIL (Liban) - Six personnes ont été tuées et 71 blessées par des tirs israéliens dimanche à la frontière entre le Liban et l'Etat hébreu au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba, a affirmé à l'AFP une source médicale.

Six personnes ont été tuées et 71 blessées, dont 13 grièvement, a affirmé cette source à l'hôpital de Bint Jbeil, près de Maroun ar-Ras, la localité frontalière d'Israël où était organisée en début de journée une manifestation commémorant l'exode des Palestiniens en mai 1948 après la création d'Israël.

Les personnes tuées ont été touchées au visage, au ventre et au coeur, a précisé la source, précisant que les victimes ont été identifiées.

La tension est montée d'un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l'armée pour s'approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l'autre côté.

Les soldats ont réagi en tirant sur les manifestants, selon l'armée et les services de sécurité libanais.

Plusieurs dizaines de bus transportant hommes, femmes et enfants étaient partis le matin de la Békaa (est), du nord et du sud vers Maroun ar-Ras, située à un kilomètre de la frontière israélienne.

Les réfugiés palestiniens au Liban sont estimés entre 300 et 400.000 personnes et la majorité d'entre-eux vivent dans 12 camps surpeuplés et lourdement armés.

La Nakba s'est traduite par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestinien
(©AFP / 15 mai 2011 16h26)

Commémoration sanglante de la nakba à Maroun el-Rass

OLJ 16/05/2011

Commémoration Dernier bilan nocturne des tirs contre des manifestants palestiniens commémorant la nakba à Maroun el-Rass : dix tués et 112 blessés, dont certains dans un état grave.
Comme au Golan et à Gaza, la manifestation propalestinienne organisée à la frontière avec Israël dans le périmètre du village de Maroun el-Rass, au Liban-Sud, pour la commémoration de la nakba (l'exode après la création d'Israël en 1948) a mal tourné, en dépit des mesures de sécurité prises par l'armée et la Finul pour éviter des débordements.
Dix personnes ont été tuées et 112 autres ont été blessées par les soldats israéliens qui ont ouvert le feu sur les manifestants à partir du moment où certains d'entre eux se sont trop rapprochés des barbelés.

La tension est montée d'un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l'armée pour s'approcher des barbelés et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l'autre côté.
Selon le correspondant de l'ANI dans la région, des milliers de manifestants, pour la plupart des réfugiés palestiniens, ont marché vers Maroun el-Rass où la cérémonie commémorative a été organisée. Des hommes, des femmes et des enfants étaient partis le matin de la Békaa-Est, du Nord et du Sud vers ce village frontalier, à bord de bus portant des noms de localités palestiniennes abandonnées par leurs habitants après l'exode de 1948. « Le but de la marche est de rappeler aux nouvelles générations nées hors des frontières de la patrie que des terres de nos pères et grands-pères ont été volées par les juifs, qu'on a été chassés de là-bas et que nous devons récupérer ces terres », a affirmé l'un des organisateurs, Ayad Aboul Aynayn.
Après les discours d'usage, des ballons aux couleurs palestiniennes ont été lâchés, puis quelque 200 jeunes se sont approchés des barbelés. « Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Palestine », criaient-ils en accrochant des drapeaux palestiniens sur les barbelés.
Mis en état d'alerte, les soldats israéliens de l'autre côté de la frontière ont tiré des coups de semonce. Une des balles devait cependant blesser une jeune fille qui se tenait loin. Furieux, les manifestants ont entrepris de lancer des pierres contre les Israéliens et certains ont essayé de forcer les barbelés, selon l'armée israélienne, citée par l'AFP. Les soldats israéliens ont alors ouvert directement le feu, faisant six tués et plusieurs blessés. Des centaines de protestataires ont pris la fuite, mais les plus téméraires parmi ceux qui s'étaient rapprochés des barbelés continuaient de protester. Des soldats de l'armée libanaise ont dû intervenir pour les convaincre de rebrousser chemin de peur qu'il n'y ait davantage de victimes. La Finul qui, à la demande de l'armée, survolait le secteur en hélicoptères, est également intervenue. Elle a demandé aux forces régulières d'envoyer des renforts à la frontière pour y maintenir la sécurité.

Appels de la Finul et de Williams à la retenue
« En dépit des mesures fermes prises par l'armée libanaise dans la région de Maroun el-Rass pour accompagner les manifestants à l'occasion de la nakba, les forces de l'ennemi israélien ont tiré en direction du rassemblement, provoquant la mort de 10 personnes et blessant 112 autres, dont certaines grièvement », a souligné l'armée dans un communiqué publié en soirée. « Les unités de l'armée ont été mises en état d'alerte maximale et ont entrepris de coordonner pleinement leur action avec la Finul », précise le communiqué.
De son côté, l'armée israélienne a indiqué, dans un communiqué repris par l'AFP, que « plusieurs émeutiers ont tenté de franchir la barrière frontalière et de s'infiltrer en territoire israélien. Les forces israéliennes ont répliqué par des tirs de semonce », mais sans faire état de victimes du côté libanais. Une source médicale à l'hôpital de Bint Jbeil avait indiqué que « les personnes tuées ont été touchées au visage, au ventre et au cœur ».
La Finul, qui a assuré que c'est l'armée qui reste en charge de la sécurité dans la bande frontalière, a multiplié les contacts pour éviter que les incidents de Maroun el-Rass ne dégénèrent. Le commandant de la force internationale, le général Alberto Asarta, a fait paraître un communiqué dans lequel il a expliqué qu'il a « pris contact en personne avec toutes les parties concernées au Liban-Sud pour leur demander de faire preuve de retenue afin d'éviter qu'il n'y ait davantage de victimes ».
Selon le coordinateur spécial de l'ONU pour le Liban, Michael Williams, cet incident sanglant est « l'un des plus graves survenus sur la ligne bleue depuis la guerre de juillet 2006 ». M. Williams a aussi exhorté toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue et de se conformer aux dispositions de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
La réaction israélienne a soulevé une vague d'indignation dans les milieux locaux. Le président de la République, Michel Sleiman, a « stigmatisé les crimes israéliens contre les civils pacifiques dans le sud du pays, dans le Golan et en Palestine », tandis que le Premier ministre sortant, Saad Hariri, a qualifié « les tirs israéliens (...) d'agression flagrante et inacceptable », et que le Premier ministre désigné Nagib Mikati dénonçait « l'arrogance » et la « sauvagerie » d'Israël.
Le Hezbollah, qui a participé au financement de la manifestation selon les organisateurs, a dénoncé la « barbarie israélienne » et appelé la communauté internationale « à ne pas être complice de l'ennemi ». D'autres partis et hommes politiques, notamment le Courant du futur, le député Tammam Salam et le chef du Parti démocrate, le député Talal Arslan, en ont également appelé à la communauté internationale, stigmatisant son silence face aux exactions israéliennes.
L'ancien Premier ministre Fouad Siniora a dénoncé « un crime qualifié contre l'humanité », en relevant que les soldats israéliens ont tiré sur des « civils sans armes qui manifestaient pour exprimer leur point de vue et attirer l'attention de la communauté internationale sur leurs droits ». Pour la Jamaa islamiya, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son chef d'état-major devaient être jugés par le TPI pour crimes contre l'humanité.

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