9/14/2009

L'Orient-Le Jour | Culture Liban | Aïn Ebel première édition, un succès éclatant

Aïn Ebel an I, c'est bien parti. Objectifs pleinement atteints par l'association AWFA des jeunes de cette localité du Liban-Sud pour l'événement qu'ils ont organisé avec le soutien de la municipalité et des Amis de Sourat.

Une belle soirée, certes, sur la place de l'église, mais le défi relevé est la réponse à leur appel. En plus du public venu nombreux des alentours, plus de 200 Beyrouthins ont bravé le long trajet pour signifier à ces jeunes leur solidarité, le soutien à leur cause et l'engagement à leurs côtés dans ce cheminement identitaire, leur volonté de se développer et de s'enraciner à leur terre.
Un franc succès que cette première rencontre, mettant du baume au cœur de ces jeunes qui se sont démenés pour que chaque personne qui a fait le déplacement soit heureuse d'être là, de découvrir ce village du sud au passé chargé et à l'histoire intéressante. Et personne n'a été déçu. Une histoire racontée au public par Joseph Khoreich dans une conférence intitulée « Mémoire d'un village ». Un village frontalier au passé glorieux et au présent difficile dont la riche histoire remonte à des millénaires, comme en témoignent les nombreux vestiges archéologiques. Terre foulée par le Christ et ses disciples, la région a occupé les devants de la scène politique et économique jusqu'à un passé récent et qui a offert au Grand Liban ses premiers martyrs en 1920.


Aïn Ebel est aujourd'hui victime silencieuse de sa situation géographique, des ambitions et des calculs des uns, comme de l'indifférence et du laisser-faire des autres.
Si la localité a un cadre naturel privilégié, elle jouit surtout d'une richesse humaine remarquable et d'une jeunesse dynamique, cultivée et motivée. Cette jeunesse a décidé de ne plus subir passivement le déclin progressif imposé à son village et de prendre son sort en main, sort oscillant actuellement entre une survie aléatoire et une émigration massive. Cette jeunesse a donc décidé de réagir et de contribuer activement au développement des lieux. Le premier pas consistait à se souvenir et à reaffirmer son identité, le second a en profiter pour bâtir et se développer.
Un concert devant l'église du village, comme à Sourat, a suivi le bref aperçu historique. Charbel Rouhana et son groupe, qui ne sont plus à présenter, ont donné un concert de plus d'une heure, composé essentiellement de jazz oriental, tenant en haleine un public qui en demandait encore.
Et si Sourat met les petits plats dans les grands pour préparer un dîner gargantuesque à chaque rencontre, pour sa première édition du genre, Aïn Ebel a modestement dressé des stands proposant ces petits délices libanais classiques et certaines spécialités du village, dont un plat appelé la « albé », une préparation à base de blé, cuisinée sur place dans une marmite géante et servie chaude. L'initiative ainsi présentée a fait la joie des personnes présentes qui ont déambulé entre les stands, puis dans le village avant de reprendre la route vers la capitale.
Le premier impact de l'événement a été sur les jeunes de AWFA, réconfortés et encouragés par tant de solidarité et par plus d'un mécène qui ont manifesté leur volonté de contribuer dans des projets à caractère durable.
Le vœu immédiat, et pieux, de ces jeunes, c'est de mettre devant leurs responsabilités l'État et les autres institutions qui se sont contentés, jusque-là, de s'acheter une bonne conscience par de beaux discours et de petites contributions ponctuelles. Ils veulent se donner les moyens de poursuivre leur lutte et réfléchir à une dynamique propre à assurer à leurs populations les moyens d'une existence honorable.
Avec l'espoir que leur exemple fasse tache d'huile.

http://www.lorientlejour.com/category/Culture/article/629874/Ain_Ebel_premiere_edition%2C_un_succes_eclatant.html

02/09/2009

L’orient le jour

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